Économie
Les performances économiques de la Tunisie post 2011 sont faibles. Les équilibres macroéconomiques se sont détériorés sans que les problèmes profonds qui ont été à l’origine de la révolution soient résolus : l’inégal développement régional et le chômage des jeunes.
1-Le secteur privé a été jusque-là dans l’attentisme, l’environnement des affaires ayant été déstabilisé et le manque de visibilité n’ayant point aidé… La nouvelle loi sur l’investissement, la loi sur les PPP, la loi sur les énergies renouvelables … sont autant d’opportunités à saisir et devront être « améliorées ». La reprise de la croissance est tributaire d’une reprise des investissements. Celle-ci requiert l’amélioration de l’environnement des affaires en simplifiant la réglementation, en digitalisant les procédures, en augmentant la transparence, en luttant contre la corruption et l’informalité et en développant l’éthique du travail…
Si les investissements retrouvent leur rythme d’avant 2011 et si la croissance reprend dans les secteurs sinistrés et dans les secteurs exportateurs à forte valeur ajoutée, les déséquilibres macroéconomiques seront progressivement maîtrisés. La priorité de la politique économique doit donc être la reprise des investissements et des exportations.
2- Il n’en reste pas moins que les finances publiques doivent être assainies pour donner plus de place aux investissements publics. Cet assainissement doit être progressif et accompagné des filets de sécurité pour permettre aux entreprises dont la survie est liée aux subventions publiques de s’adapter et pour éviter l’appauvrissement des ménages vulnérables et la baisse du bien-être de la classe moyenne.
Réduire le poids de la masse salariale publique est essentiel, mais cet objectif doit être recherché à moyen terme. Sa mise en œuvre doit être graduelle. Outre la maîtrise des augmentations de salaires, il doit résulter essentiellement d’une résorption des sureffectifs -là où ils existent et doit être associé à une nouvelle gestion des ressources humaines dans la fonction publique fondée sur la formation, la motivation et l’évaluation. Les programmes de retraite anticipée ou négociée peuvent être reconduits et mieux pilotés. Des possibilités de redéploiement des fonctionnaires doivent être négociées. Des programmes à la reconversion à l’entreprenariat peuvent être développés.
Converger vers une vérité des prix notamment pour l’énergie permet plus d’efficacité et réduit les distorsions, mais l’impact sur les secteurs productifs les plus vulnérables et sur les ménages doit être soigneusement étudié et compensé. L’adoption de l’identifiant unique devrait permettre de substituer aux transferts indirects des transferts directs ciblés. Son adoption tarde. Des mesures pour dynamiser les transports collectifs et pour promouvoir les énergies renouvelables sont urgentes pour permettre les substitutions induites par l’augmentation du prix de l’énergie. Elles devraient en être un préalable.
POUR UN PAYS JUSTE, PROSPÈRE, MODERNE, TOURNÉ VERS LE FUTUR